vendredi 8 juillet 2011

Dette américaine : l’avertissement du Minnesota

L’Etat du Minnesota a fait faillite lundi dernier. La faute au désaccord entre Républicains et Démocrates qui n’ont pas su trouver un compromis pour combler les déficits de l’Etat.

Faillite. Le mot fait trembler les dirigeants européens qui font tout leur possible pour que les pays de la zone Euro les plus fragiles ne soient pas en défaut de paiement. Mark Dayton, gouverneur  démocrate de l’Etat américain du Minnesota, a pourtant eu moins de scrupules. Il n’a pas hésité à déclarer le 1er juillet dernier son Etat en « faillite ». Les services publics sont fermés jusqu’à nouvel ordre et les fonctionnaires sont au chômage technique faute de pouvoir être payés. La constitution américaine interdit en effet aux Etats fédérés de présenter un budget en déséquilibre au delà d’une année. Avec un déficit de 5 milliards de dollars (3,5 milliards d’euros), le Minnesota n’avait plus que deux options. La solution prônée par les républicains : sabrer dans les dépenses publiques et par conséquent fermer une grande partie des services publics. La solution des démocrates : augmenter sensiblement la fiscalité des plus riches. Or comme c’est aujourd’hui le cas au niveau fédéral, les élus des deux camps n’ont pas su trouver un accord pour voter un plan de redressement des finances de l’Etat. 

Cette faillite constitue en tout cas un sérieux avertissement pour Washington. Le Congrès des Etats Unis doit en effet relever le plafond de la dette fédérale avant le 2 août prochain, faute de quoi la première puissance économique mondiale pourrait, du moins sur le papier, connaitre le même sort que le Minnesota. Même temporaire, un défaut de paiement des Etats Unis aurait des conséquences désastreuses pour l’économie mondiale.

Le problème est que les membres du Congrès ne sont pas d’accord sur les conditions du relèvement du plafond de la dette des Etats Unis qui atteint 90% du PIB. Les républicains qui sont majoritaires à la chambre basse du Congrès veulent que l’Etat fédéral diminue significativement son train de vie et ses dépenses. Ils proposent notamment de réduire très fortement les prestations sociales et l’aide médicale réservée aux plus pauvres. Les démocrates et le président Barack Obama considèrent eux que cette option est particulièrement injuste à l’heure où des millions d’Américains sont encore au chômage et où des familles entières sont encore chassées de leur maison faute de pouvoir la rembourser. Ils préconisent donc, en plus d’une nécessaire réduction des dépenses publiques, en particulier celles consacrées à la défense, de faire porter les efforts sur les plus riches. 

Gageons en tout cas que Washington trouve un accord à temps et que le pays arrive à réinventer son modèle de croissance aujourd’hui en panne.L'économie mondiale a besoin de l'Amérique.

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